Il y a 10 ans, l’unité d’enseignement maternelle autisme s’implantait à l’école Montesquieu.
A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, nous avons fêté comme il se doit cet anniversaire, avec des ateliers dans toute l’école le matin et un temps festif partagé avec les familles et les partenaires le soir.
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un article dans Le Courrier de l’Ouest : « REPORTAGE. « On vit avec la différence » dans cette école où sont scolarisés des enfants autistes »
Pionnière en Maine-et-Loire, l’Unité d’enseignement maternelle autisme fête ses dix ans en bleu à l’école Montesquieu, quartier de Belle-Beille à Angers, dans le cadre de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
Angers, école Montesquieu, le 3 avril 2025. La directrice de l’école Montesquieu, Annie Plaçais Mouhib, conduisant l’un des ateliers autour des particularités sensorielles. | CO
Publié le 03/04/2025 à 16h59
Tambourin à clochettes à la main, elle s’applique à faire le moins de bruit possible pour transporter l’instrument de musique d’un bout à l’autre de la salle de motricité. C’est la consigne de la maîtresse pour cet atelier autour du bruit et de la particularité sensorielle à laquelle les enfants autistes sont très sensibles.
Alors, Flore, dans sa jolie robe bleue à fleurs, marche sur la pointe des pieds, arrêtant presque de respirer. Ses petits copains, également de bleu vêtus, font de même sous le regard bienveillant d’Annie Plaçais Mouhib, la directrice de l’école Montesquieu à Angers. Certains enfants sont atteints de troubles autistiques et sont scolarisés dans l’Unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA) qui constitue l’une des quatre classes de l’établissement. D’autres non, qui sont en petite section, moyenne section ou grande section.
7 enfants sur 57 sont atteints de troubles autistiques
Depuis dix ans et la création de l’Unité autisme dans cette école à cheval entre les quartiers Lac de Maine et Belle-Beille, la cinquantaine d’enfants se croisent et se recroisent au gré des activités, des jeux, des repas et des récréations. Cette année, ils sont 57 dont 7 sont atteints de troubles autistiques. Les autres élèves vivent la différence au quotidien. La première année, il a fallu tout construire. Savoir qui fait quoi entre le médico-social et l’enseignement. Les règles ne sont pas les mêmes », explique la directrice de l’école Montesquieu qui n’est pas la directrice de l’Unité autisme pourtant intégrée dans l’établissement.
Les enfants de l’Unité ont d’ailleurs la double tutelle de l’Education Nationale et de HandiCap Anjou. Ils ont entre 3 et 6 ans et sont présents à l’école sur le même temps que les autres enfants pour des interventions pédagogiques, éducatives et thérapeutiques. On est tous ensemble comme dans la vraie vie, on vit avec la différence. On adapte simplement les pratiques pour les enfants autistes », explique Annie Plaçais Mouhib.
S’adapter pour individualiser les apprentissages
Enseignante spécialisée depuis deux ans après avoir enseigné en classe ordinaire, Adeline Jauneau est la maîtresse de l’Unité autisme. La maîkresse de Lina, Ariana ou encore Emilio. Habillée de bleu, la couleur de la sensibilisation à l’autisme, l’enseignante a même mis du bleu sur ses paupières. C’est un métier différent mais pas forcément plus compliqué. Chaque enfant a le droit d’être à l’école », détaille Adeline Jauneau dont l’objectif reste le même chaque année : Atteindre les mêmes objectifs de fin de maternelle que les enfants ordinaires. L’adaptation et une très grande individualisation des apprentissages sont indispensables.
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un article dans Ouest France : « Depuis dix ans, cette classe spécialisée accueille les enfants autistes à Angers »
En 2015, un partenariat entre l’Éducation nationale et l’association Handicap’Anjou a permis la création d’une classe spécialisée pour sept enfants atteints de troubles du spectre autistiques, à l’école Montesquieu d’Angers (Maine-et-Loire). Dix ans après, qu’est-elle devenue ?
Jeudi 3 avril 2025, l’école maternelle Montesquieu d’Angers s’est mobilisée pour la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. La directrice, Annie Plaçais-Mouhib (à gauche), lance l’atelier sur la gestion du bruit, pour permettre aux élèves de mieux comprendre le quotidien des enfants autistes. | OUEST-FRANCE
Publié le 04/04/2025 à 17h01
Kyan pioche un pictogramme, tout sourire, avant de partir en quête de l’objet représenté : un ordinateur, un bâton magique, un dinosaure. Elijah, lui, adore les Teletubbies. D’ailleurs, il ne se sépare pas de son jouet de toute l’activité.
Elijah est accueilli au sein de l’Unité d’enseignement maternelle autisme (Uema), créée en 2015 à l’école Montesquieu de Belle-Beille, à Angers (Maine-et-Loire). Avec ses 57 élèves répartis en quatre classes, la petite école publique fait partie du réseau d’éducation prioritaire. L’établissement est « particulièrement sensible à l’accueil de tous les enfants dans leur diversité », insiste la directrice Annie Plaçais-Mouhib.
Ce jeudi 3 avril 2025, c’est la Journée bleue, journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Un événement auquel l’école tient particulièrement, parce que « la différence n’est pas un problème ». Ce matin-là, les enfants des petite, moyenne et grande sections, et ceux de l’Uema sont mélangés. Six groupes sont formés pour prendre part à des ateliers destinés à « faire comprendre à tous les particularités sensorielles des enfants autistes » , explique la directrice.
Parmi les animations destinées à comprendre le quotidien et la sensibilité des enfants autistes, les écoliers étaient invités à venir déposer des instruments de musique le plus délicatement possible devant Tom, un personnage ne supportant pas le bruit. | OUEST-FRANCE
Des besoins particuliers
Le plus silencieusement possible, elle demande aux écoliers d’apporter une série d’instruments de musique à Tom, un petit personnage qui ne supporte pas le bruit. Adeline Jauneau, enseignante spécialisée de l’Uema, à Montesquieu depuis quatre ans, a créé les ateliers, tous basés sur la manipulation. « Habituellement, en manipulant, on va vers l’abstraction. Alors que les enfants de l’Uema ont toujours besoin de manipulation », souligne-t-elle.
Ils ont également besoin de pictogrammes pour se repérer dans le temps et l’espace, d’un emploi du temps individualisé, d’acquérir des comportements sociaux acceptables, de savoir lire et écrire. Et puis d’un accompagnement éducatif et thérapeutique, assuré par une équipe pluridisciplinaire.
Des temps en commun
Cette année, les sept enfants scolarisés dans la classe ont entre 4 et 6 ans. « On fait en fonction des besoins spécifiques de chacun, précise la directrice. On reste en lien avec le programme de la maternelle, mais adapté. Tous les enfants ne vont pas atteindre ces objectifs, mais l’idée est qu’ils soient en cours d’acquisition. »
L’Uema n’est pas fermée sur elle-même. « Les récrés et les repas se prennent ensemble, avec les autres élèves. Il y a des passerelles, des temps communs dans les classes de l’école. Ils apprennent à être élèves, avec d’autres enfants, à accepter d’être dans un lieu fermé. »
Il y a dix ans, l’Uema de Montesquieu était la seule du département. Leur développement s’est amplifié avec les différents plans autisme gouvernementaux. Deux autres ont été créées, à Saumur et Cholet, et une unité d’enseignement élémentaire autisme (Ueea) est née à l’école Jean-Rostand, en 2024, pour dix élèves. De toute évidence, pour Annie Plaçais-Mouhib, « c’est l’avenir. La prise en charge de l’autisme, ce n’est pas l’exclusion ».
Ulis
Où vont les enfants de l’Uema après ? Peu rejoignent le milieu scolaire « ordinaire ». Parmi les solutions, certains intègrent des classes Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), ou bien des IME (instituts médico-éducatifs).